Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                                                                                          LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE

 

Origine et Evolution de l'Artisanat du Meuble à Revel

D’après l’article de l’Association - Promotion Meuble d'Art de Revel

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Crédits photos : Association - Promotion Meuble d'Art de Revel et plaques Photographiques anciennes

 


Revel et la fabrication de meubles avant 1888


Ne pouvant que difficilement remonter plus loin dans le temps, nous savons que plusieurs artisans travaillaient déjà le bois et fabriquaient des meubles au XVIIIème siècle. On peut encore voir des boiseries et aménagements sur mesure dans quelques petits châteaux ou grosses maisons bourgeoises des environs (Château de Padies à Lempaut-Tarn, Château de Saint-Félix Lauragais ou de Saint-Julia). A cette époque, ce qui fait la grande spécialité des artisans revélois est un meuble très local appelé " gabarrou " de conception simple et rustique de style Louis XVI simplifié, réalisé en peuplier de région, le carolin.

 

1888 : l'arrivEe d'Alexandre Monoury


Alexandre Monoury est un ébéniste versaillais formé à l'École des Maîtres de la Manufacture Royale des Meubles de la Couronne : l'apprentissage y dure huit ans.

 Cet ouvrier - ébéniste fait parfois des restaurations de meubles un peu partout en France et il est, un jour, appelé à venir à Revel.

 Son épouse enceinte, qui voyage avec lui, tombe malade et ils doivent y demeurer quelques temps.

Séduit par le site et le climat qui convient parfaitement à son épouse, encouragé par la proximité de fournisseurs de bois et par une main d'œuvre de bonne qualité, Alexandre Monoury décide de s'établir à Revel et s'y installe définitivement.

Il groupe autour de lui un noyau d'ouvriers consciencieux à qui il apprend sa spécialité jusqu'alors inconnue des revélois : la "marqueterie". Il fabrique rapidement de nombreux meubles de style Louis XV et Louis XVI qui sont vite appréciés des connaisseurs de la capitale.

 

 De nombreuses commandes affluent bientôt, de sorte que, dans le temps, nombreux sont les apprentis d'Alexandre Monoury qui s'installent à leur compte pour établir leur propre atelier. Peu à peu les entreprises se multiplient, créant une multitude d'ateliers.

 

L'Evolution de la fabrication du meuble

de 1888 à nos jours


La population de Revel offre une main d'œuvre qui s'adapte parfaitement aux besoins de l'artisanat du meuble.

Individualiste, indépendant, le revélois n'aime pas les contraintes mais il est très perfectionniste.

Il est fier de ce qu'il réalise et fait de son mieux pour fabriquer le plus bel objet possible. Par ailleurs, le passage du chemin de fer favorise les échanges et c'est par wagons entiers que l'on expédie les meubles vers le fameux Faubourg Saint-Antoine à Paris.

Autre atout très important : l'Ecole de Soréze qui draine à Revel des bourgeois du monde entier ainsi que des familles aisées de la région.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1) 1896 - 1914 : l'industrie naissante


 

 

Dès 1896, Revel compte déjà trois grandes entreprises auxquelles il faut ajouter 5 ou 6 petits ateliers. L'essentiel de la fabrication concerne les meubles marquetés, mais on assiste, dans le même temps, à la renaissance de l'artisanat du meuble massif.
Avant 1910, la plus grande part du travail était réalisée manuellement. Après cette date, les premières machines entraînées par courroie apparaissent puis, plus tard, les premières machines électriques.

 

 

 

 

2) 1914-1940 : les annEes de crise


En 1931, la crise de 29 sévissant encore, l'artisanat du meuble connaît une chute spectaculaire et les productions vont se diversifier (cercueils, encadrement de postes TSF...). Il faudra attendre 1940 pour que les affaires reprennent mais pendant toute cette période, la fabrication du meuble marqueté continue à dominer.

 

 

 

3) 1945-1949 : le grand essor de l'artisanat


Pendant cette période de récession, les meubles sont fabriqués en fonction des disponibilités en bois sec.

 

 

 

A cette époque, seulement 16 entreprises principales ont subsisté en compressant leurs effectifs. Aussi, de nombreux ouvriers s'installent à leur compte. Les lois sociales votées ensuite élèvent de beaucoup le prix de la main d'oeuvre, ce qui menace l'industrie locale. Pour réagir à ce problème, on assiste alors à une simplification des productions (les magnifiques marqueteries sont souvent remplacées par de simples travaux de frisage). Toutefois, la réalisation de la marqueterie à la parisienne, beaucoup plus précieuse, perdure.

 

4) 1950-1975 : le succEs du meuble Revelois


Après la crise, c'est l'apogée de la production de meubles à Revel. Cet essor a une triple explication :


- la politique inflationniste qui relance la consommation, notamment de meubles,
- la participation d'un groupe d'entreprises à l'exposition de meubles européens, le "Meuropam", qui s'est tenu à Lyon en 1959,
- la révision collective des prix, motivée par le Syndicat des Artisans, créé le 26 octobre 1960, ainsi que la création sur fonds propres du Hall du Meuble.
La pression commerciale exercée par la grande distribution sur les consommateurs s'intensifiant, les artisans de la localité décident de transformer leur syndicat en association loi 1901, afin de mettre en place une ambitieuse politique de communication ainsi que la réalisation d'importantes manifestations.
En 1960, une sévère concurrence italienne sévit avec l'apparition de la décalcomanie en substitution de la marqueterie.

 

5) 1975-1987 : le retour de l'artisanat dans une situation de crise


La ville de Revel reste le principal centre de production de meubles en France, et ce malgré la concurrence étrangère.

Afin de clamer haut et fort la qualité et l'authenticité des productions locales, l'Association pour la Promotion du Meuble de Revel, décide d'organiser en octobre 1988, le 1er Salon du Meuble d'Art qui connaîtra d'emblée un franc succès et qui viendra largement regonfler le carnet de commandes des nombreux artisans.

 Afin de ne pas lasser un large public et surtout de donner aux artisans le temps de renouveler leur collection, l'Association décide d'y substituer, en 1991, la Biennale du Meuble d'Art et de la Décoration.
Dès sa première version, les artisans connaissent une brillante réussite avec de nombreuses commandes et 8500 entrées.

Une très grande diversité de produits de haute qualité s'offre à eux : du massif à la marqueterie la plus précieuse, de la copie d'ancien au modèle le plus contemporain, du bibelot à la cuisine intégrée.

Ils peuvent découvrir sur les stands de démonstration, l'ensemble des techniques mises à leur disposition (sculpture, marqueterie, ciselure sur bronze, patines, ) et s'informer sur toutes les possibilités de formation, pour les jeunes et les adultes.

Ces expositions ont permis de redonner tout son éclat à l'image de l'Artisanat et du Meuble de Revel.

 

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